Préfaces

mahtab-saboori-passagePASSAGE PAR DES RÊVES NOIRS ET BLANCS de Mahtab Saboori, Riveneuve Éditions, mai 2016.

« Je suis née dans une de ces maisons en brique brûlée, un peu orange. Du dehors, c’était une maison humble, des murs hauts et épais, une lourde porte en bois. Une fois franchie la vieille porte, l’intérieur était une oasis. Des arbres plus hauts que les murs, des vignes rouges remontant le long des grilles tout autour du jardin, créaient une ombre apaisante aux jours brûlants du désert. Au milieu des grenadiers, l’arbre favori de la famille, s’écoulait le ruisseau.  À chaque nouvelle année, ma grand-mère y déversait des poissons rouges, en songeant au retour des couleurs… » Conte iranien, conte de perse : une rêverie toute illuminée de couleurs et illustrée de gravures persanes tirées de très anciens ouvrages.

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les-racines-ideologiques-du-djihadismeLES RACINES IDÉOLOGIQUES DU DJIHADISME, Étude comparative de l’État islamique et Boko Haram d’Olivier Baconnet, Éditions du Cygne, janvier 2016.

Avec cette étude, l’auteur nous permet de comprendre en trois volets un grand nombre d’aspects de l’islamisme. Cette ouvrage retrace ainsi l’évolution idéologique de ce courant radical depuis l’apparition de l’islam, en passant par la création d’Al-Qaïda lors de la guerre en Afghanistan dans les années 1980, jusqu’à l’analyse de deux organisations djihadistes contemporaines : l’État islamique et Boko Haram.
Par le biais d’une synthèse facilement accessible des principaux penseurs de l’islamisme radical durant treize siècles, Olivier Baconnet nous propose de déchiffrer l’idéologie revendiquée par les leaders du jihad contemporain comme Ben Laden, Al-Zawahiri ou encore Al-Baghdadi, et d’expliquer à qui et à quels concepts ils se réfèrent. À partir de cette base théorique, l’auteur propose une étude de cas entre l’État islamique au Moyen-Orient et Boko Haram en Afrique afin de décoder la structure de ces organisations. Cette étude comparative peut servir de méthodologie de référence pour l’analyse des autres organisations djihadistes.

Olivier BACONNET, conseiller en sécurité internationale pour des organisations humanitaires, s’est rendu à de nombreuses reprises au Moyen-Orient et en Afrique, où il a pu étudier de près les organisations djihadistes. Diplômé d’un Master 2 en Géopolitique et Sécurité internationale de l’Institut catholique de Paris, il est spécialiste en géopolitique du monde arabe et musulman.

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Larmes d'orET LES LARMES D’OR JAILLIRENT de Florence Ka, Ovadia Éditions, octobre 2013.

Déborah, romancière juive retraitée, et Amir, vieux professeur palestinien, se rencontrent à New York lors d’une conférence sur la paix au Proche-Orient. Naît alors une profonde amitié entre les deux personnages qui partagent leurs souvenirs, leurs émotions, leurs passions, leurs doutes, leurs errances. Amir confie avec délicatesse à la bienveillante Déborah le parcours de sa petite-fille, Sarah.
Fragilisée par la guerre du Liban, issue d’une famille rongée par la douleur, la jeune femme vit littéralement le conflit israélo-palestinien dans sa chair. Porteuse d’un message universel chuchoté par les murs millénaires de Jérusalem à deux vieux sages de la Ville Sainte, Sarah détiendrait-elle une clef ouvrant la voie à la paix dans cette région, dans le monde ?

Florence Ka, longtemps journaliste-reporter, nous livre à travers le chemin qu’empruntent ces personnages attachants, en quête de vérité, d’amour et de tolérance, son analyse philosophique et spirituelle d’une tragédie sans fin.

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Genese_Liban

GENÈSE DU LIBAN MODERNE d’Antoine Charif Sfeir, Riveneuve Éditions, août 2013 (postface d’Antoine J. Sfeir)

Objet de nombreux stéréotypes, le Liban reste mal connu et mal compris. A commencer par son confessionnalisme qui fait de ce petit Etat une des grandes curiosités politiques contemporaines. Condition indispensable au maintien d’un équilibre communautaire pour les uns, il représente le principal obstacle à l’émergence d’une véritable citoyenneté commune pour les autres. Ce principe fondateur de la République libanaise est désormais ancré dans l’inconscient collectif comme s’il avait toujours été et devait toujours être. Pourtant, ce n’est qu’au tournant du XVIIIe siècle qu’apparaissent les premiers signes de cette polarisation religieuse. Un phénomène qui ne cessera de s’accentuer dans les décennies suivantes au gré des bouleversements politiques et économiques, des évolutions démographiques et des ingérences européennes dans les affaires d’un pouvoir ottoman en plein doute. Cettte longue période de troubles culminera en 1860 avec les pires massacres interconfessionnels que l’Empire ait connu jusqu’alors. C’est en plongeant ainsi, de 1711 à 1864, aux origines de ce système confessionnel, que l’on peut espérer dépasser un jour les divisions qui minent aujourd’hui tragiquement la société libanaise et l’ensemble du Moyen-Orient.

Français d’origine libanaise, né en 1986, Antoine Charif Sfeir a suivi des études de droit et d’histoire au King’s College London, à La Sorbonne, à l’Université Saint-Joseph de Beyrouth et à Cornell University aux Etats-Unis. Il livre ici son premier essai historique.

Edouard SaabL’ORIENT D’ÉDOUARD SAAB, articles Articles du Monde, du Jour et de L’Orient-Le Jour sélectionnés et commentés par Matthieu Saab, Riveneuve Éditions, août 2013.

« Au point où on en est avec cette guerre civile, les Libanais sont condamnés à s’éliminer mutuellement sans que ce massacre doive se traduire en définitive par une victoire ou par une défaite. On se retrouvera très probablement comme en 1958, mais avec cent fois plus de tués peut-être, sans vainqueurs et sans vaincus, et il s’en trouvera parmi les survivants pour se demander, comme autrefois, pourquoi les morts sont morts. » Ainsi s’exprimait Edouard Saab dans L’Orient-Le Jour en septembre 1975. Huit mois plus tard, le rédacteur en chef du quotidien francophone de Beyrouth et correspondant du journal Le Monde est assassiné au Passage du Musée, la « ligne de démarcation » pendant les 15 années de guerre qui allaient suivre.

Depuis longtemps, son fils Matthieu Saab souhaitait publier un recueil des principaux articles de son père sur ce Moyen-Orient compliqué. Avec le recul, de 1964 à 1976, l’analyse de celui-ci relève souvent de la prescience quand il décortique la politique suicidaire des dirigeants libanais engagés dans le communautarisme, les rouages implacables pour le maintien pendant de si longues années du régime baasiste en Syrie, ou l’exacerbation sans fin du conflit israélo-palestinien. Cet ouvrage est une contribution à l’histoire comme un hommage à l’homme libre.

Beyrouth comme si l'oubli...

BEYROUTH, COMME SI L’OUBLI… de Nayla Hachem, Éditions Zellige, octobre 2012.

Lorsque Nayla Hachem intègre la Croix-Rouge Libanaise après ses études d’infirmière, elle est loin d’imaginer ce qui l’attend. Elle ne sait pas qu’elle va se trouver au coeur des affrontements qui ravageront le Liban durant quinze années, de 1975 à 1990. Cette guerre, elle la vivra au plus près, d’abord comme infirmière. puis comme déléguée du CICR (Comité international de la Croix-Rouge). Sabra et Chatila, Tall et Zaatar, Damour, autant de camps, de villes où seront perpétrés les massacres les plus odieux. Beyrouth aussi, bien sûr, coupé en deux sous les bombardements. A chaque fois. Nayla Hachem sera en première ligne pour sauver les vies qui peuvent encore l’être, bien souvent au péril de la sienne, et s’affranchira souvent des consignes de neutralité de la Croix-Rouge. Mais, dit-elle, comment rester neutre face à l’indicible ?

Ce témoignage de première main, écrit en collaboration avec Hyam Yared. écrivain libanaise, plonge au coeur de cette guerre complexe qu’il serait réducteur de résumer par les simples clivages confessionnels. Cette guerre où les puissances extérieures, comme Israël, l’Iran, et bien sûr la Syrie, ont souvent tenu un rôle ambigu.

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LES AILES DE L’EXIL de Tanya Leroy, Riveneuve Éditions, novembre 2011.

Beyrouth, 1979 : la petite Caria écoute apeurée le martyre de sa ville sous les bombes et la mitraille. La guerre fait rage mais n’empêche pas les week-ends à la plage, les réunions de famille, les sorties au restaurant. Quand les combats s’intensifient, c’est la fuite à Chypre et l’exil à Bruxelles. 1996 : Caria a grandi et c’est à son tour de fonder une famille. Entre ces deux dates, le destin nomade d’une femme libanaise à l’image de celui de toute une génération, entre les souffrances d’une guerre qui ne s’est jamais vraiment achevée et les espoirs fous, la force de la famille éclatée aux quatre coins du monde, les traditions, et surtout, cette incroyable résilience face à la vie.

Née à New York, Tanya Leroy a passé son enfance au Liban. Traductrice, elle vit en Ile-de-France avec son mari et leurs deux enfants. Les Ailes de l’Exil est son premier roman.

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LES COPTES D’ÉGYPTE : DISCRIMINATIONS ET PERSÉCUTIONS (1970-2011) de Christine Chaillot, Éditions de l’Oeuvre, sept. 2011.

L’Égypte est le dernier pays musulman où il existe encore une importante communauté chrétienne. Depuis les années 1970, elle subit  attaques et persécutions qui ont fait nombre de blessés et de morts. Le « printemps arabe » fut pour les coptes un espoir de courte durée car, rapidement, des islamistes ont occupé le terrain de la contestation égyptienne. Les Européens doivent prendre conscience de la question copte non seulement au nom des droits de l’homme, mais aussi, parce que le patrimoine incomparable des chrétiens d’Orient est en train de disparaître.

Écrit par une spécialiste des Églises orthodoxes orientales, ce livre est à la fois un ouvrage de référence et un cri d’alarme.

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CROYANCES MEURTRIÈRES, ESSAI POUR LA PAIX de Jean Marichez, L’Harmattan, juillet 2011.

Les croyances seraient-elles causes de guerres ou de conflits graves ? Comment vivre ensemble entre peuples qui ont des fois différentes et contradictoires ? Face aux  plus extrémistes qui tuent au nom de leur Dieu, les croyants sages et modérés tiennent-ils le bon discours ? Ces questions se posent aujourd’hui avec acuité. Un laïc s’adresse ici à toutes les religions et tente d’ouvrir la voie qui permet aux gens de foi comme aux athées de communiquer hors leurs barrières dogmatiques, sans abandonner quoi que ce soit de leurs convictions. Pour trouver une sagesse nouvelle, porteuse de paix.

Jean Marichez est ingénieur Icam en retraite. Dans le cadre de L’École de la Paix de Grenoble, il s’est intéressé aux résistances civiles de masse qui permettent à des peuples de se libérer de l’oppression, et aujourd’hui aux croyances religieuses comme causes de conflits.

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Un ete de feu au Liban

UN ÉTÉ DE FEU AU LIBAN, 2006 : LES COULISSES D’UN CONFLIT ANNONCÉ d’Alain Pellégrini, Économica, 2011.

Une immersion complète au sein de la vie quotidienne de la FINUL et de son contingent est une invitation rare à la compréhension interne d’une force aussi emblématique que cette force intérimaire au Liban » Le général Alain Pellégrini en assume le commandement lorsqu’en juillet 2006, une guerre éclate entre l’armée israélienne et les combattants du Hezbollah. Elle va durer 34 jours. À la fois diplomate et chef militaire, totalement isolé, il va devoir gérer la crise au mieux, autant pour la sauvegarde des populations que pour la préservation des intérêts des Nations unies.  Son témoignage est une suite de révélations concernant les prémices d’une guerre en gestation, le récit totalement inédit du déclenchement du conflit, le déroulement au jour le jour des affrontements, les stratégies cachées des belligérants et les nouvelles tactiques de combat. Il analyse également les conséquences du conflit et montre comment la communauté internationale a su prendre en compte la nouvelle donne régionale pour donner à la FINUL une dynamique adaptée. 32 ans après sa création, elle est toujours au Liban Sud.

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ORGANISATION D’AL QAÏDA AU MAGHREB ISLAMIQUE : RÉALITÉS OU MANIPULATIONS ? de Gwendal Durand, L’Harmattan, janvier 2011.

Le groupe Al-Qaïda au Maghreb Islamique s’est internationalisé et restructuré en profondeur depuis quelques années. Les intérêts étrangers sont pris pour cible, les enlèvements se multiplient et la France est directement visée. La zone d’action d’AQMI s’étend désormais sur l’ensemble du Maghreb et du Sahel mais aussi en Europe. Cependant, la menace que fait peser AQMI est difficile à appréhender et alimente de nombreux soupçons de manipulations. Plusieurs faits troublants peuvent accréditer la thèse d’une illusion de la terreur. L’auteur analyse la réalité de la menace AQMI.

Le lieutenant-colonel Durand est officier de gendarmerie. Diplômé en relations internationales et breveté du Collège interarmées de Défense, il a commandé un escadron de gendarmerie mobile et a participé à plusieurs opérations extérieures à l’étranger.

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DES HOMMES COMME LES AUTRES : CORRESPONDANTS AU MOYEN-ORIENT
de Joris Luyendjik, Nevicata, novembre 2009.

Dans ces pages savoureuses mais sévères, l’auteur décrypte le travail des médias lorsqu’ils sont confrontés aux dictatures et aux conflits de cette région du monde. Il nous éclaire sur le fossé énorme qui existe entre ce que le correspondant observe sur le terrain et ce qu’en rapportent les journaux, la radio et la télévision. Il explique ainsi pourquoi les médias ne parviennent à donner de cette région qu’une image partielle, altérée ou filtrée et pourquoi il nous est si difficile de la comprendre. Mais ce livre va plus loin : il est un appel à la vigilance et à la curiosité des lecteurs, dans un monde saturé d’informations où certains n’hésitent pas à détourner les mots et les images pour en faire de véritables armes de guerre.

Après des études aux universités d’Amsterdam et du Caire, Joris Luyendijk a travaillé comme correspondant au Moyen-Orient pour de grands titres de la presse néerlandaise. En 2006, il a été élu « journaliste de l’année » par un panel des plus influents journalistes internationaux.

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JOURS TRANQUILLES À BEYROUTH de Nathalie Bontems et David Hury, Riveneuve Éditions, mars 2009.

Juillet 2006. Nathalie Bontems et David Hury vivent au Liban depuis plus de dix ans lorsque la guerre éclate entre le Hezbollah et l’armée israélienne. Ils décident alors d’aller au-delà de l’écriture journalistique pour dépeindre le quotidien d’un pays pétri de contradictions, à la complexité légendaire, mais pour lequel ils partagent une même passion. Au fil des anecdotes, des rencontres, des questionnements, ils racontent, tantôt à quatre mains, tantôt séparément, tout ce qu’ils ne peuvent relater dans les journaux. Par petites touches, les auteurs tentent de mettre en relief les autres facettes d’un pays surtout médiatisé pour ses multiples soubresauts politiques et trop souvent sanglants. A travers deux années de chroniques, ils livrent ici un témoignage inhabituel sur la société libanaise, souvent empreint d’humour et d’ironie.

Nathalie Bontems est correspondante au Liban de Ouest-France et des magazines anglophones Trends et Communicate. David Hury est journaliste et photographe pour 20 Minutes, La Croix et pour le quotidien belge Le Soir, et enseigne le journalisme à l’Université libanaise.

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HISTOIRE DES WAHABIS DEPUIS LEUR ORIGINE JUSQU’À LA FIN DE 1809 de Louis-Alexandre-Olivier de Corancez, Les Cahiers de l’Orient Éditions, janvier 2008.

Depuis la tragédie du 11 septembre 2001, le wahhabisme est à la une de l’actualité. On connaît cependant peu de chose sur cette branche de l’islam. Pour comprendre ce phénomène, un retour à l’Histoire et à l’origine de ce mouvement s’imposait. Telles sont les raisons de la réédition de l’Histoire des Wahabis, premier ouvrage au monde sur ce thème, paru en 1810, jamais republié depuis et aujourd’hui presque introuvable. Son auteur y retrace l’émergence du  premier royaume d’Arabie dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, mais aussi sa fulgurante expansion aux heures mêmes où se constituait l’Empire napoléonien : une expansion qui était allée jusqu’à faire trembler les chancelleries occidentales. C’est l’histoire d’une réforme religieuse, mais aussi d’une famille conquérante : les Séoud. La réédition est largement documentée ; une introduction analytique, les notes historiques et les annexes telles une correspondance diplomatique et des témoignages contemporains de l’auteur. Une réédition objective, rigoureuse et sans passion.

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HUSSEIN PÈRE ET FILS : TRENTE ANNÉES QUI ONT CHANGÉ LE MOYEN-ORIENT de Randa Habib, L’Archipel, nov. 2007.

En février 1999 meurt celui que Nasser appelait « le petit roi ». Sous son règne d’un demi-siècle, la Jordanie est devenue une nation respectée, qu’il a su tenir hors du conflit israélo-palestinien, préserver de la fièvre islamiste, des prétentions syriennes comme des fanfaronnades irakiennes. Hussein laisse à son fils Abdallah un royaume sain et de précieux appuis en Occident. Mais le nouveau souverain a-t-il, comme son père, la passion de son peuple ? Face au terrorisme et aux premiers signes de grogne populaire, le jeune roi est-il sûr d’avoir hérité la « baraka » paternelle ?

Journaliste à Amman depuis 1980, Randa Habib y dirige le bureau de l’AFP depuis 1987. Témoin privilégié de la cour et confidente du palais depuis un quart de siècle, elle y présente Saddam Hussein, Hafez al-Assad ou Itzhak Rabin tels que les jugeait le roi. Chronique mouvementée d’une fin de règne, ce livre est aussi le premier bilan de la Jordanie du XXIè siècle, celle du nouveau couple royal.

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OUSÂMA : UN PRINCE SYRIEN FACE AUX CROISÉS d’André Miquel, Taillandier, mai 2007.

L’épopée des croisades, les seigneuries franques de Terre sainte, autant d’événements et de lieux qui nous sont surtout connus à travers le récit des chevaliers chrétiens, accourus d’Occident ou natifs des États latins. Plus qu’une simple biographie du prince syrien Ousâma ibn Mounqidh (1095-1187), André Miquel livre ici une véritable leçon d’écriture et de réflexion. Ousâma, chose insolite dans la littérature de son temps, a laissé une autobiographie, dont s’inspire ce récit sur la vision arabe des croisés. Il mena la vie d’un chevalier, d’un insoumis et d’un sage. Son portrait des Francs, aussi honnis qu’intriguants, ennemis dans la foi mais égaux par la valeur, est une magnifique leçon de tolérance.

Professeur et administrateur honoraire du Collège de France, André Miquel a également été administrateur général de la Bibliothèque nationale. On lui doit notamment la monumentale traduction, en collaboration avec Jamel Eddine Bencheikh, des Mille et Une Nuits dans la Bibliothèque de la Pléiade.

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LE HUITIÈME MORT DE TIBHIRINE de Rina Sherman, Tatamis, février 2007

En février 2004, le grand reporter Didier Contant fait une chute mortelle d’un immeuble parisien alors qu’il s’apprêtait à publier son enquête sur la mort des moines de Tibhirine en Algérie en 1996. Les résultats d’un long travail d’investigation sur le terrain à Blida, par l’ancien rédacteur en chef de l’agence Gamma, confirment que les moines ont été enlevés et assassinés par le GIA. Mais à Paris, des confrères déconseillent toute publication de son investigation, affirment que Didier Contant travaillait pour les services français et algériens. Ces lobbies tendent à prouver l’implication de l’armée algérienne dans le rapt des moines. Didier Contant vivait cette campagne calomnieuse comme une catastrophe professionnelle ; il ne put l’accepter.

Rina Sherman livre un témoignage saisissant sur la mort de son compagnon. Son récit se lit comme un roman, comme un thriller, dans lequel suspense, investigation et combat se confondent dans une réflexion essentielle sur la liberté d’expression.

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 VOYAGE CHEZ CHRETIENS D ORIENT FREDERIC PICHONVOYAGE CHEZ LES CHRETIENS D ORIENT de Frédéric Pichon, Presses de la Renaissance, janvier 2006.

Après avoir vécu plusieurs années au Liban, Frédéric Pichon, sa femme et leurs deux jeunes enfants quittent Beyrouth pour regagner la France. C’est dans une vieille Oldsmobile Delta 88 chargée à ras bord qu’ils entreprennent un long périple à travers le Liban, la Syrie, la Turquie, avec pour fil conducteur les communautés chrétiennes oubliées et leurs églises étonnantes sises non loin des lieux où vécurent le Christ et ses apôtres. Un voyage en famille jalonné de rencontres, de péripéties et d’incursions historiques inattendues, à travers déserts, montagnes et vallées surplombées de monastères à l’austérité fascinante. 6 000 km pour rejoindre la France. Loin des clichés, les réalités orientales sont ici vues de l’intérieur par un homme de foi qui, de surcroît, parle la langue et connaît les us et coutumes de ces chrétiens arabes, catholiques, orthodoxes, maronites, chaldéens, qui se sentent chaque jour plus isolés au milieu d’un monde musulman en pleine ébullition. Ecrit d’une plume alerte, ce récit de voyage hors des sentiers battus éclaire d’un jour nouveau la tragique beauté intérieure des chrétiens d’Orient.

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LA LANGUE FRANÇAISE FACE À LA MONDIALISATION d’Yves Montenay, Les Belles Lettres, 2005

On nous dit :  » Soyons modernes, parlons anglais  » ou “ Le français, c’est dépassé ”. On entend aussi, plus rarement, “ On n’a jamais autant parlé français dans le monde ”. Qui croire ?

Notre langue a triomphé avec Versailles et les Lumières, mais subit rudement le choc de l’Amérique et de la mondialisation. La bataille est-elle perdue ? Ce livre rappelle une histoire mouvementée, fait le tour du monde des fidélités, des avancées et des reculs et décrit l’action des officiels et des militants. Deux grands champs de bataille apparaissent : les entreprises, bien connues par l’auteur qui en a dirigé aux États-Unis et sur tous les continents ; l’Afrique, de l’Algérie où le français a miraculeusement tenu bon jusqu’au fond du Congo, car c’est là qu’il y a les gros bataillons… mais aussi les gros problèmes.

Finalement, la mondialisation profite à l’anglais, mais aussi au français. Et d’immenses progrès sont possibles si le travail et le dévouement des étrangers qui défendent mieux que nous notre langue cessent d’être bridés par nos travers étatiques et bureaucratiques. Merci aux Québécois, aux Acadiens, aux Libanais, aux Mauriciens et à tous les Africains !

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lenseignement-islamiste-saoudienLA DÉMOCRATIE EN DANGER. L’ENSEIGNEMENT ISLAMISTE SAOUDIEN du CMIP-France, traduction d’Amon Groïss, Éditions Berg International, 2004.

Depuis les attentats du 11 septembre, l’Arabie saoudite, dont la prospérité repose principalement sur la production pétrolière, s’est engagée auprès de la communauté internationale à lutter contre le terrorisme. Mais ce pays étant régi par le wahhabisme, la doctrine religieuse ultra orthodoxe dont se revendique les intégristes actifs, on est en droit de se demander ce qui est enseigné dans ses écoles. Ce livre reprend un rapport accablant du CMIP établi à partir de l’étude et de l’analyse de 93 manuels scolaires saoudiens.
On y apprend que ces ouvrages prônent un système de gouvernement, un statut de la femme et de l’enfant relevant, aux mieux, des siècles les plus obscurs de l’Occident. On ne peut qu’être effaré par la vision qui est donnée de la modernité aux saoudiens de 6 à 16 ans. Elle est présentée comme la principale source de l’amoralité et du mal. Quant aux chrétiens et aux juifs, ils sont désignés comme des ennemis à combattre pour la plus grande gloire de l’islam.
Mieux que n’importe quel discours polémique, cette enquête menée par le CMIP révèle à quel point l’islamisme politique est ennemi de la démocratie et de la liberté individuelle. Elle prouve, s’il en était besoin, que l’accès aux sciences comme au progrès technique ne va pas forcément de pair avec un changement des mentalités. Il y a plus grave encore : l’Arabie Saoudite ne limite pas cet enseignement à son propre territoire, car elle finance, à travers le monde, des écoles qui diffusent le même discours de haine et de rejet de l’autre. On ne peut donc s’étonner de l’émergence récente, au sein de pays démocratiques, de groupements politico-religieux qui sont une véritable menace pour notre civilisation.

Le CMIP-France est la section française de l’organisation non gouvernementale The Center for Monitoring the impact of Peace, fondé en 1998 (aujourd’hui IMPACT), et dont la principale tâche consiste en un examen rigoureux du contenu des manuels scolaires utilisés à travers le monde, afin de déterminer si les enfants reçoivent un enseignement qui leur permet d’accepter et de reconnaître le droit à l’existence de « l’Autre ».

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