Œil pour œil, sang pour sang ?

Un soldat israélien durant une simulation d’invasion de la bande de Gaza, samedi 17 novembre. (Reuters/Amir Cohen)

Les opérations militaires israéliennes, dans la bande de Gaza ou ailleurs, se suivent et se ressemblent : un discours politique jusqu’au-boutiste et des représailles massives.  Seuls les noms changent,  d’une poésie cruellement ironique – « Paix en Galilée » (1982), « Arc en ciel » et « Pluie d’été » (2006) – ou d’un impitoyable lyrisme : « Raisins de la colère » (1996), « Jours de pénitence » (2004), « Plomb durci » (2008) et, à présent, « Pilier de défense ». Cette dernière appellation n’est d’ailleurs pas sans évoquer la caractérisation de l’armée israélienne, Tsahal, acronyme pour « Armée de Défense d’Israël’. Une force qui a entre autres à son actif l’attaque éclair contre l’Égypte en 1956, conjointement avec la France et le Royaume-Uni, et la guerre « préventive » de 1967, au cours de laquelle l’État hébreu anticipa le conflit en laminant les aviations arabes.

Depuis le début de cette guerre interminable, qui remonte au mandat exercé par les Britanniques sur la Palestine (1919-1947), chacun des deux adversaires s’est progressivement construit une identité fondée en grande partie sur l’affrontement avec  l’autre, ainsi qu’un argumentaire rapidement cristallisé autour deux notions antagonistes : Lire la suite